• Date de dépôt du sujet : novembre 2019
Présentation du thème de recherche
Les inhumations dans les lieux de culte chrétien en Palestine, de l’antiquité tardive à l’époque des croisés. Étude diachronique des différents aspects architecturaux, religieux et sociaux d’une pratique funéraire tolérée et privilégiée dans les églises
La pratique funéraire chrétienne au Proche-Orient prend différentes formes. Des tombeaux creusés dans la roche aux espaces funéraires tels que les cimetières, les sépultures introduites dans les églises marquent une pratique particulière dans l’inhumation chrétienne. Attestée dans de nombreuses églises d’Orient et d’Occident, cette pratique privilégiée a pourtant fait face à de nombreuses interdictions de l’Église. Ces interdits concernaient précisément l’introduction de corps dans un lieu de culte. Malgré tout, l’archéologie atteste de la présence de sépultures tout au long de l’antiquité, et qui s’est poursuivi pendant la période médiévale jusqu’à nos jours. Bien que ce sujet ait fait l’objet de plusieurs recherches, celles-ci sont peu nombreuses et ne dépassent pas le cadre de la tombe ou du site de sa découverte. Pourtant, cette pratique se répand au-delà des frontières de la Palestine byzantine, et continue d’évoluer au sein du Proche-Orient conquit par les musulmans au VIIe siècle, puis par les Croisés au XIIe siècle. L’arrivée d’une nouvelle religion, suivit de nouvelles cultures, musulmane puis occidentale, laisse croire à des changements significatifs dans cette pratique privilégiée qui reste malgré tout interdite.
Ce sujet couvre deux périodes charnières permettant ainsi d’aborder la question de la chronotypologie des tombes dans les églises tout en portant une attention particulière à leur contexte historique, religieux et social. C’est à partir des données archéologiques tirées des fouilles anciennes et récentes que la constitution d’un corpus d’églises comprenant des inhumations réalisées entre le VIIe et le XIIIe siècle a pu être constitué.
La problématique de départ porte sur un phénomène particulièrement méconnu et peu compris au Proche-Orient. Au regard de l’absence de littérature existante et explicitant clairement ces inhumations, les résultats archéologiques ainsi que la persistance même de cultes auprès de certaines sépultures nous pousse à nous interroger sur les intentions et l’organisation même de cette pratique.
École doctorale
ED 612 Humanités – Université de Poitiers