Thèse de doctorat en Histoire antique préparée par Jonathan Raffin, sous la direction de Nicolas Tran (HeRMA, Université de Poitiers) et de Marie-Claire Ferriès (Université Grenoble-Alpes).

• Date de dépôt du sujet : août 2023

 

 

Présentation du thème de recherche

Gloria Muliebris. Les rôles des matrones dans la memoria des aristocraties romaines (IVe siècle av. J.-C.- Ier siècle apr. J.-C)

Cette recherche se situe au confluent de deux champs historiographiques très explorés depuis les années 1980, l’histoire des femmes et du genre et l’histoire de la memoria aristocratique. En effet, l’objectif de ce sujet est de s’interroger d’une part, sur les rapports que les matrones entretiennent avec la mémoire, en particulier en termes de transmission et de réception et d’autre part, sur les enjeux que représente l’intégration de certaines matrones à la memoria aristocratique. La mémoire est un moteur essentiel de la citoyenneté romaine. C’est ainsi que, par principe, la matrone dans son rôle même est impliquée dans cette culture mémorielle en tant que domiseda (sédentaire/celle qui se tient à la maison) et custos domi (gardienne du foyer) puisque la domus (la maison) est le siège où se nourrit et se conserve la mémoire de la famille civique. Pour ce sujet, la chronologie retenue est longue en raison que la mémoire des ancêtres du IVe et IIIe siècle avant notre ère est encore entretenue au début du Haut-Empire. De même que c’est au IIIe siècle avant notre ère que se forge l’identité romaine en termes de mœurs, ce siècle est d’ailleurs encore une référence chez les auteurs augustéens. Cette étude s’arrêtera avec la fin des Julio-Claudiens en 69 puisque c’est une époque où l’aristocratie traditionnelle romaine s’éteint en grande partie. Laissant place à de nouvelles élites venues d’Italie et de quelques provinces amenant donc de nouveaux rapports à la mémoire. Pour ne pas oublier ce phénomène, cette thèse intègre également l’étude des pratiques mémorielles au sein des élites italiennes qui ont progressivement accédé à la citoyenneté romaine, avec une accélération à la fin de la République au moment où tous les Italiens obtiennent cette citoyenneté.

 

École doctorale

ED 612 Humanités – Université de Poitiers

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